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Chroniques en Sarkozie
17 août 2007

Y'a bon Sarkozy !

La romancière ivoirienne Véronique Tadjo n'a guère apprécié le discours de Sarkozy devant les Sénégalais, le 26 juillet à Dakar ("Sous nos yeux, l’histoire se répète !" - Libération - 13/08).

Elle n'est pas la seule. Ce discours est chargé de relents colonialistes. Extrait :
"Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a pas de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée du progrès. Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance."

images

Sarko habille cette entreprise d'accaparement des richesses d'un territoire par l'alibi de faire oeuvre de civilisation. C'est le même discours tenu par les premiers colons !

Les colons apportent, d'après lui, "l'idée du progrès", "l'aventure humaine", "l'émancipation", "la justice", "l'égalité entre les femmes et les hommes". N'en jetez plus !
Il oublie sciemment d'évoquer les dommages du libéralisme, la dégradation continue de notre environnement, le pillage des ressources, la précarité, ...

Vivre "avec les saisons" ne trouve pas grâce à ses yeux : ce n'est que routine, "éternel recommencement", "répétition sans fin des mêmes gestes", ...

Quel regard Sarkozy porterait-il sur cette Afrique si elle ne disposait de ressources pétrolières, d'uranium, de diamants, ... ?

Bonne nouvelle cependant : Sarko semble évolué sur la question de "l'immigration choisie" (Marianne - 4/08).
A Dakar, il a avoué :
"Sur cette question, j'ai beaucoup appris du président Wade. Les discussions que nous avons eues m'ont fait évoluer sur une question dont je n'avais pas compris la profondeur, la sensibilité et la portée. Si les Africains les mieux formés s'en vont, qui restera pour développer le continent ?"

Quel aveu !

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